C’est une question de proportion

J’étais plutôt enjouée quand j’ai commencé Timée (Platon)… au début ça ressemble à de la mythologie, on parle d’Atlantide, de la naissance de la Terre:

(…)

C’est évidemment corporel que doit être le monde engendré, c’est-à-dire visible et tangible. Or, sans feu rien ne saurait jamais devenir visible ; et rien ne saurait par ailleurs être tangible sans quelque chose qui soit solide; or rien ne saurait être solide sans terre. De là vient que c’est avec du feu et avec de la terre que le dieu, lorsqu’il commença de le constituer, fabriqua le corps du monde. Mais deux éléments ne peuvent seuls former une  composition qui soit belle, sans l’intervention d’un troisième; il faut en effet, entre les deux un lien qui les réunisse. Or, de tous les liens, le plus beau, c’est celui qui impose à lui-même et aux éléments qu’il relie l’unité la plus complète, ce que, par nature, la proportion réalise de la façon la plus parfaite.

Mais ce n’est que le début…

Chaque fois que de trois nombres quelconques, que ces nombres soient entiers ou en puissance, celui du milieu est tel que ce que le premier est par rapport à lui, lui-même l’est par rapport au dernier,  et inversement que ce que le dernier est par rapport à celui du milieu, celui du milieu l’est par rapport au premier, celui du milieu pouvant devenir premier et dernier, le dernier et le premier pouvant à leur tour devenir moyens, il en résulte nécessairement que tous se trouvent être dans une relation d’identité, et que, parce qu’ils se trouvent dans cette relation d’identité les uns par rapport aux autres, ils forment tous une unité.