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La livrairie

“- Ça fait longtemps qu’on est pas allé dans une livrairie !”

“- LiBrairie, pas liVrairie…  Ben oui c’est vrai d’ailleurs ça… pourquoi ?”

Mais en fait, la bonne question n’est pas pourquoi on dit liBrairie, mais pourquoi on dit liVre.

En effet, étymologiquement parlant, le mot livre vient de liber en latin :

“désigne originellement la pellicule située entre le bois et l’écorce  extérieure, sur laquelle on écrivait avant la découverte du papyrus. Par métonymie, il a désigné le livre , sens qui s’est conservé après l’abandon du liber au profit du papier  fait avec des bandes découpées dans la tige de papyrus.”

“L’origine et l’histoire des mots racontées par Alain Rey” – Robert – 2016

Je n’ai pas trouvé la raison de cette substitution de b en v (j’ai pourtant l’impression d’avoir bien fouiner) mais j’ai appris:

  • qu’en latin il ne faut pas confondre liber, libera et liber, libri

(terme formé à partir du grec ancien βῆτα bêta, « la lettre b ») désigne en phonologie une confusion dans la prononciation entre [b] et [β] ou [v], ou du moins l’absence dans cette différence phonétique d’une valeur discriminante qui permettrait une distinction de sens entre deux mots. Parmi les langues romanes, on retrouve ce phénomène en espagnol, galicien et portugais du nord, une grande partie du domaine du catalan, certains dialectes de l’occitan (gascon, languedocien, auvergnat), sarde, corse du nord, et certains dialectes méridionaux de l’italien.

En phonétique historique, le bêtacisme peut également désigner un changement phonétique qui consiste en la transformation du [b] en [β] ou [v]. C’est un cas particulier de lénition. C’est une évolution courante qui s’observe dans diverses familles linguistiques, par exemple dans les langues romanes, en grec ancien et en hébreu.

(…)

Dans les langues qui conservent une distinction entre [b] et [v], on trouve des exemples sporadiques de bêtacisme (par exemple, le français brebis provient du latin vervex, le roumain bătrân « vieux, vieillard » du latin veteranus) sans que le phénomène soit généralisé.

 

 

Rapetisser

C’est quand même super moche comme verbe.

Déjà au présent de l’indicatif:

je rapetisse
tu rapetisses
il rapetisse
nous rapetissons
vous rapetissez
ils rapetissent

Évidemment, il est au top à l’imparfait du subjonctif

que je rapetissasse
que tu rapetissasses
qu’il rapetissât
que nous rapetissassions
que vous rapetissassiez
qu’ils rapetissassent

Et je me sens presque bête à chaque fois que je dis: “non, on ne dit pas rapetir mais rapetisser”.

En effet, rapetir c’est plus joli et morphologiquement plus court et proche de “petit” que rapetisser. Grandir,  devenir grand et donc rapetir devenir petit; ça se tient.

En fait la seule force de ce verbe (rapetisser) c’est d’appartenir au 1er groupe et donc ne nous fiche la paix en cours de conjugaison.

Bref, je vote pour un remplacement !