Pouce ! La suite – part. 2 –

Donc, si on traduit littéralement verso et police, on obtient:

pollice > pollex: le pouce
verso: retrourné

Mais  nulle part, ni chez Juvénal, ni chez Horace (note1) , ni chez Prudence (note 2), il est expliqué vers quoi était retourné ce pouce (terre ou spectateur).

Et pourtant les traducteurs semblent unanimes.

D’où tirent-ils donc cette info ?

Peut-être de  l’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une Société des gens de lettres. Mis en ordre & publié par M. Diderot; & quant a la partie mathématique, par M. D’Alembert. Volume 16  – 177X. Dans lequel on trouve un article très conséquent sur les gladiateurs et évidemment un passage qui nous concerne:

Dans le cours ordinaire des choses, c’était le peuple qui décidait de la vie et de la mort du gladiateur blessé: s’il s’était conduit avec adresse et courage, sa grâce lui était presque toujours accordée; mais s’il s’était comporté lâchement dans le combat, son arrêt de mort était rarement douteux. Le peuple ne faisait que montrer la main avec le pouce plié sous les doigts, pour indiquer qu’il sauvait la vie du gladiateur; et pour porter son arrêt de mort, il lui suffisait de montrer le main avec le pouce levé et dirigé vers le malheureux(…)

On peut même remonter jusqu’en 1688 avec le traité de statues de François Lemée:

Le geste donc et cela de plus que la parole, qu’il s’entend de tout le monde, parce qu’il représente naturellement les choses et les actions, alors que la parole ne signifie que ce qu’il a plu aux hommes de lui faire signifier. Quoi qu’il consiste en quelque façon dans la contenance et le maintien du corps dans le mouvement de la tête et des yeux, dans la mesure de bien tenir ses pieds; toutefois il concerne encore plus particulièrement celle de bien régler les bras et les mains, ce que nous appelons Chironomie, et l’on ne pouvait donner aux statues de geste plus estimé que celui est est nommé l’Habitude Paisible. Avec ce geste elles penchaient un peu la tête sur l’épaule droite, portaient les bras vers l’oreille, et étendaient la main dressant le pouce par manière de menace, à peu près de même que le peuple le tournait en faisant signe de l’amphithéâtre à un Gladiateur de tuer son Adversaire terrassé.

J’aurai voulu trouver cette fameuse pose de l’Habitude Paisible, mais nada sur la toile…

Ainsi  s’achèvent ma modique enquête. Il reste 15 siècles à combler pour remonter jusqu’au verso pollice et je n’ai ni la qualité  d’historien, ni celle de latiniste.

Et comme il semble que cette question soit une réelle question de débat, je vous renvois au Wikipédia qui en parle aussi dans son article sur les gladiateur sous le titre “Idées reçues“…:

Malgré tout une chose semble certaine, à l’époque, voir un pouce dans une arène n’était pas bon signe.

2 réflexions sur « Pouce ! La suite – part. 2 – »

  1. Pour un meilleurs jus de petit pois, voir: http://www.elle.fr/Elle-a-Table/Recettes-de-cuisine/Jus-glace-de-petits-pois-a-la-menthe-871454
    Et sinon, je suggère simplement d’analyser la situation: en quelle année êtes vous, l’auto-stoppeur est-il dans une arène, est-il blessé, est-il spectateur, êtes vous, vous même à pied, en char… les réponses devraient suffirent à vous mettre sur la voie (…dois-je faire un jeu de mot avec voie et auto-stoppeur…?, nan …)
    Merci ! C’est toujours un plaisir de vous lire MS. Un brin d’humour au pays des gladiateurs, ça fait pas de mal, ça au moins !

  2. Comme quoi il faut un peu presser Lpp pour qu’il donnent tout leur jus.
    Cependant en l’absence de conclusion claire, que dois-je faire la prochaine fois que je vois un auto-stoppeur?

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